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Cadre de Cyclocross en titane

    Contexte :

    Durant l’hiver 2021/2022 j’ai décidé de participer à la saison de cyclocross. Le cyclocross est une discipline du cyclisme qui se pratique l’hiver, avec des vélos similaires aux vélos de route, sur des circuits constitués de chemins, d’herbe, de sable et d’un peu de bitume. Les pneus et les braquets sont les principales différences entre les vélos de route et de cyclocross. La position et la géométrie des vélos de cyclocross est donc similaire aux vélos de route, et différente des VTT. Comparativement, l’empattement des VTT est plus long et la position est plus avancée. 

    Cependant je roule tout l’été sur des VTT et j’aime cette position. Je la trouve confortable et elle me permet de rouler plus vite. J’ai donc cherché un cadre de cyclocross me permettant de reproduire cette position mais après quelques recherches je me suis rendu compte que cela n’existe pas, et que la seule solution est de faire faire un cadre sur mesures. 

    Objectifs :

    • Trouver un fournisseur pour faire des cadres en titane de cyclo-cross sur mesure en 4 semaines environ
    • Définir la géométrie optimale du cadre pour moi tout en respectant les règles de l’UCI
    • Choisir les standards du cadre
    • Designer le cadre (esthétique)
    • Limiter les coûts

    Réalisation :

    Choix du fournisseur :

    Beaucoup de marques de vélo en Europe réalisent des cadres sur mesure en titane. Leur fonctionnement est généralement le suivant :

    • Le client prend contacte avec la marque et explique sa pratique du cyclisme, ses inconforts sur ses anciens vélos, le type de vélo qu’il cherche…
    • Les ingénieurs de la marque conseillent le client sur la géométrie optimale pour lui et réalisent un devis.
    • Si le devis est signé, la marque envoie le dessin de définition du cadre à une usine en Chine chargée de réaliser le cadre. 
    • La marque reçoit le cadre puis mont le vélo pour ensuite le remettre au client.

    Or je n’ai ni besoin des conseils de la marque pour la géométrie, ni du montage du vélo. J’ai donc cherché à contacter directement les usines partenaires de ces marques européennes pour leur demander de réaliser mon cadre. La majorité des usines m’ont répondu favorablement et elles étaient toutes beaucoup moins chère que les marques européennes. L’une d’entre elle était également prête à fabriquer mes cadres dans les temps donc j’ai fait affaire avec elle (WALTLY).

    A noter que la différence de prix entre les usines et les marques provient uniquement des frais de gestion de l’entreprise, des salaires et des services qu’elle rend au client puisque j’ai bien payé la TVA et les frais d’importation lors de l’entrée des cadres en France.

     

    Conception du cadre :

    Pour définir la géométrie optimale pour moi j’ai tout d’abord essayé de m’en rapprocher au maximum sur mon ancien vélo en avançant la selle au maximum et en montant une potence très longue. Le vélo était certes très instable car j’avais beaucoup trop de poids dans la roue avant mais je pouvais tester cette position sur la route. En partant de cette position, j’ai essayé de sentir si je voulais encore être un peu plus sur l’avant ou non ce qui m’a permis de déterminer les positons des points d’appuis (cintre, selle, pédales). Il suffisait ensuite de positionner la roue avant assez loin devant pour éviter d’avoir trop de poids dessus puis de dessiner le reste du cadre. J’en ai profité pour réduire la longueur des bases (distance entre le pédalier et l’axe de roue arrière) afin d’éviter d’avoir un vélo trop long qui se manie mal dans les virages serrés.

    J’ai ensuite choisi les standards du cadre de telle manière qu’il soit compatible avec un maximum de pièces du marché. J’ai gardé les mêmes dimensions d’axes de roue que mon ancien vélo pour pouvoir garder mes roues.
    Je suis passé sur un tube de direction conique en IS42/IS52 pour avoir un large chois de potences. C’est le standard le plus répandu mais mon ancien vélo n’était pas dans ce standard et cela posait de gros problèmes pour trouver des potences dans des dimensions inhabituelles.
    Pour finir, j’ai mis un boitier de pédalier en BSA (boitier à visser) en 68mm de large car c’est compatible avec tous les pédaliers du marché et que c’est très simple d’entretien. A contrario, les boitiers à presser sont compliqués à monter et à démonter (nécessitent une presse), les boitiers de largeur 73mm n’acceptent que les pédaliers de vtt et les boitier PressFit ne permettent pas de passer un axe de gros diamètre à l’intérieur.

    Lors du design du cadre j’ai mis le tube supérieur à l’horizontale et assez haut pour pouvoir porter le vélo sur l’épaule, mouvement régulièrement pratiqué en cyclo-cross lors des passages à pied. J’ai fait arriver les haubans assez bas par rapport au sommet du tube de selle pour filtrer quelque peu les chocs et les vibrations provenant de la roue arrière et donner un aspect plus sportif au vélo.